Mobilisés pour une retraite solidaire
A la Libération et dans un pays à reconstruire, la sécurité sociale a été mise en place sous l’impulsion d’Ambroise Croizat autour d’objectifs porteurs de progrès, de solidarité, de démocratie et de transformation sociale.
C’est ce modèle social qui a permis, notamment, que la France occupe une position quasi unique en matière de retraites : Au cours des 60 dernières années, hommes et femmes ont
gagné 14 ans de vie en moyenne.
Le revenu moyen des retraités par rapport à celui des actifs est le plus élevé et le taux de pauvreté chez les retraités parmi les plus bas dans le monde.
C’est sans nul doute le conquis social le plus important du XX ème siècle.
Pourtant, depuis les réformes des retraites en 1993, 2003 puis 2010, reportant l’âge de la retraite bien au-delà de 62 ans l’espérance de vie en bonne santé malgré les progrès de la médecine diminue.
Les inégalités se renforcent :
. les 5 % de Français les plus riches ont une espérance de vie supérieure de treize ans à celle des 5 % les plus pauvres.
. l’espérance de vie d’un ouvrier de 35 ans est inférieure de six ans à celle d’un cadre, celle d’une ouvrière de 35 ans de 3 ans par rapport à une femme cadre.
Aujourd’hui, le gouvernement, sous l’impulsion des grands patrons, lance une offensive et veut imposer de nouveaux reculs sociaux, sous couvert de son projet de retraite universelle par points.
Celle-ci n’a d’autre objectif que de baisser les pensions plus vite, environ de 20 à 30 % selon les classes d’âge. Il s’agit de faire de nouvelles économies sur la richesse créée par le Travail.
Cette réforme s’attaque encore plus durement à la situation faites aux femmes qui ont déjà en moyenne des pensions de 20% inférieures aux hommes.
Elle sonne la fin des dispositifs de solidarité et ouvre grand la voie à des retraites par capitalisation, faisant la part belle aux assurances privées.
Macron veut bel et bien remplacer la carte vitale par la carte bleue, laissant sur le bord du chemin tous ceux qui n’ont que leur force de travail pour vivre.
Pour la CGT, il faut combattre cette réforme et imposer un autre modèle de société. Il doit s’appuyer sur la réponse aux besoins de l’ensemble de la population.
Il faut gagner le renforcement de notre système de retraites par répartition et par annuité, contributif et solidaire.
Exigeons ensemble des droits garantissant dans tous les secteurs professionnels la possibilité d’un départ dès 60 ans,
Exigeons une pension d’au moins 75 % du revenu net d’activité sans que celle-ci ne puisse être inférieure au SMIC.
Exigeons la ré indexation des retraites sur le salaire annuel moyen et non sur l’inflation, facteur de décrochage de pouvoir d’achat entre les actifs et les retraités.
Exigeons la reconnaissance de la pénibilité au travail cette dernière ne devant pas être une fatalité. L’aménagement des fins de carrières avec un droit à un départ anticipé à la retraite à
taux plein à 55 ans voire 50 ans pour les métiers les plus pénibles est la garantie d’une espérance de vie en bonne santé pour toutes et tous.
Doit-on rappeler que les égoutiers perdent en moyenne 17 années d’espérance de vie par rapport au reste de la population ?
Doit-on rappeler qu’une aide-soignante sur trois et une infirmière sur cinq sont obligées de partir à 55 ans avec une retraite incomplète et un taux d’invalidité reconnu ?
Pour la CGT, pour gagner de meilleures retraites, il faut augmenter les financements assis sur les cotisations sociales, part de notre salaire socialisé.
C’est aussi pour cette raison qu’il faut s’opposer aux exonérations de cotisations sociales (ce qui compose notre salaire brut), à l’image des mesures faites par le gouvernement, dans le contexte de la crise « dite des gilets jaunes ».
C’est notre salaire brut qui nous fait vivre toute la vie et garantit notre accès à la santé, aux droits familiaux et à la retraite
La France dégage de plus en plus de richesses, les Français doivent vivre mieux sans peur du lendemain.
Toutes et tous mobilisés pour augmenter les pensions, et imposer le renforcement de notre sécurité sociale.
Montreuil le 25 avril 2019.