Assemblée de rentrée des syndiqué-e-s Cgt de l’Isère

Article mis à jour le 19 septembre avec l’ajout de trois photos du rapport d’ouverture lu le 7 septembre lors de l’AG de rentrée à Voiron

Bonjour et bienvenue à toutes et à tous. Merci aux camarades de l’union locale de Voiron de nous permettre de tenir cette AG de rentrée dans leurs locaux.

J’espère que la période estivale aura permis à chacun de recharger les batteries. Nous en aurons besoin pour résister d’autant que le contexte économique et social si dégradé pour le monde du travail a besoin de toutes nos énergies.

7 septembre 2018 - AG Voiron - La tribune - photo de Claude B

C’est un véritable séisme gouvernemental qui secoue l’exécutif en cette rentrée, tandis que le tandem Macron-Philippe est rattrapé par les affaires. D’abord avec le dossier du « cogneur de l’Elysée » qui a obligé le gouvernement à reporter l’examen de la réforme de la Constitution. Rejoint par la ministre de la Culture Françoise Nyssen, à nouveau empêtrée dans les imbroglios juridiques avec sa société Actes Sud. Puis la démission surprise du ministre de l’Ecologie Nicolas Hulot découvrant, naïvement peut-être, le poids de l’influence du MEDEF et des lobbies sur les textes législatifs et les traités internationaux. Il aurait avalé des boas selon certaines mauvaises langues, mais néanmoins cela aura permis de relancer le débat sur les grands enjeux écologiques et sociaux dans le pays… pour la planète. Puis, c’est au tour de l’ancienne escrimeuse, double championne olympique et ministre des Sports, Laura Flessel, de quitter le gouvernement. Si ces deux-là sont vite remplacés, il y a bien là la preuve d’une cacophonie dans la conception de la démocratie au sein de la majorité LREM. Ministres interchangeables, pour une même et unique politique, le remaniement est contraint au repli sur le carré des fidèles macron-compatible – Rugy remplace Hulot et Richard Ferrand – lui aussi ayant des casseroles au …demeurant avec l’affaire des Mutuelles de Bretagne – prendrait le perchoir de l’Assemblée nationale.

Nous n’aurons pas le temps d’évoquer toutes les affaires liées à l’entourage du président, dans un monde qui s’apparente de plus en plus à une république de coquins, en passant par la directrice du CHU de Grenoble, Jacqueline Hubert, promue au ministère de la Santé alors que son management est sévèrement décrié par le corps médical.

Ou encore les propos de la députée LREM Aurore Bergé, dans un tout autre style, pour qui le mépris de classe n’égale que la bêtise et qui précise que « Le gel des pensions de retraite est une mesure de justice sociale. Dans ma circonscription, je croise tous les jours des retraités qui prennent 3 repas par jour et parfois même un goûter. Ils doivent faire un effort, ils ont la capacité de le faire. »

À ne regarder que Poutine, Erdogan, Orban et Trump, les guerres d’ego, les tweets à l’emporte-pièce, les déclarations fracassantes, les menaces et les pressions, le retrait de signature d’accords internationaux sont aussi leur quotidien. Et cela pourrait presque en être drôle si au passage ce n’était pas de millions d’hommes et de femmes

qui faisaient les frais de ces politiques nationalistes et de courte vue. L’ONU, ses organisations et tribunaux, son système de règlement des conflits dans le cadre d’une approche multilatérale de solutions négociées, débattues conformes au droit international, sont mis à mal.

Tout cela masque mal le fait qu’une poignée d’individus captent les richesses créées, alors que 400 millions de jeunes vivent dans des situations de conflit armé ou de violence organisée. Ils sont victimes de privation, d’autres de violation de leurs droits, d’actes de harcèlement ou d’intimidation, et n’ont pas accès à l’éducation, à la santé, à la formation et à des emplois décents.

La Méditerranée était d’ailleurs bien agitée cet été, loin des regards des vacanciers. Au Proche-Orient. L’Etat d’Israël intensifie la colonisation des territoires, le blocus de Gaza et use de violences contre les citoyens palestiniens. 171 palestiniens ont été tués depuis le mois de mars. Depuis onze ans, les conditions de vie sont insupportables pour la population : 80% dépendent de l’aide humanitaire pour survivre, 58% des jeunes sont au chômage. Le mouvement de protestation et de solidarité se développe et doit grandir.

Saluons le courage des militants de la « flottille de la liberté » internationale qui a traversé toute la Méditerranée pour apporter une aide humanitaire avant d’être arraisonnée par les forces spéciales israéliennes. Pascal Maurieras, marin CGT qui participait à cette mission a été interpellée, frappé, avant d’être libéré. Saluons aussi le retrait Systra, filiale de la SNCF, des projets du tramway de Jérusalem, suite à la deuxième interpellation du comité d’entreprise européen SNCF. C’est une première victoire qui en appelle d’autres et le maintien de notre vigilance. Précisons qu’Ahed Tamimi témoignera lors d’une soirée de solidarité le 20 septembre à 18h30 à la salle des fêtes d’Echirolles en remerciement à ses soutiens. La Cgt, à propos de l’Aquarius, dans un communiqué déclarait : « Les odyssées des différents groupes de migrants sauvés sur des embarcations de fortune sont indignes d’une Union européenne et de ses États membres. Les actuels agissements des gouvernements européens font des migrants des objets d’une stratégie politicienne » Les refus du gouvernement d’accueillir l’Aquarius dans nos ports sont une honte. C’est abject, cynique et inhumain. D’autant plus, sachant que 1600 personnes ont péri en mer depuis janvier.

En Italie, à propos du Diciotti bloqué en mer, Matteo Salvini a osé rétorquer aux migrants que la grève de la faim ne changerait rien, que c’était le lot quotidien de cinq millions d’italiens pauvres et que « Les italiens d’abord » !!! L’Europe se bat aujourd’hui pour se partager des hommes, des femmes, des enfants que les guerres, la faim, les persécutions poussent à quitter leur pays, leur famille, tels des ballots de matériels. C’est écoeurant.

Au même moment, l’Espagne renvoie 116 marocains entrés à Ceuta. La Pologne et la Hongrie refusent toute idée d’accueil.

Tandis que des Etats européens négocient sur le partage d’une centaine de futurs demandeurs d’asile, le Pakistan, l’Iran, la Turquie, le Liban, la Jordanie sont contraints d’accueillir ou d’héberger, des dizaines de millions de réfugiés et ce depuis des années sans que cela n’émeuve personne !

Depuis juillet, la présidence tournante du conseil de l’Union européenne est exercée par l’Autriche, pour qui les axes prioritaires à faire valoir sont :
- la chasse aux migrants, avec la création de centres de rétention de migration aux portes de l’Europe,
- la chasse aux droits et garanties des travailleurs, en s’attaquant à ce qu’ils appellent la surrèglementation (la possibilité de transposition plus favorable aux travailleurs pour les états membres)

En interne, L’Autriche conduit une politique antisociale : passage de dix à douze heures des horaires journaliers ou de cinq à quatre semaines de congés payés. L’extrême droite préserve le système capitaliste contre les intérêts des travailleurs. En Europe, la période à venir s’avère sombre, d’autant que les élections au Parlement auront lieu en mai 2019 laissant craindre une montée de l’extrême droite, des discours xénophobes et anti-migrants et un risque de basculement du Parlement et de la Commission européenne à droite, avec une forte composante d’extrême droite. L’extrême droite violente et d’obédience néo-nazie s’organise. Après la Pologne, c’est au tour de l’Allemagne de faire parler d’elle suite à la démonstration de force de l’extrême droite par des manifestations anti-migrants suivies de chasses à l’homme. Mais également de manière plus ordinaire, en Italie avec l’intervention de groupes violents dans certaines paroisses offrant leur aide aux réfugiés. En France, avec l’initiative des identitaires du bastion social de Chambéry organisant un tournoi de football avec hooligans et nazillons européens ce samedi. Et encore avec la participation de Jacques Bompard, maire d’Orange à une conférence au Pavillon Noir, siège du Bastion social de Lyon, sous l’écharpe tricolore.

7 septembre 2018 - AG Voiron - les militants - photo de Claude B

C’est dans ce contexte de montée d’une idéologie « anti-migrants », « anti-système » et populiste en Europe que se traduit l’adoption de la Loi asile-immigration adoptée le 1er août et qui fait l’objet d’un recours des socialistes, communistes et insoumis devant le Conseil constitutionnel pour atteinte à des principes fondamentaux. Cette loi nauséabonde ne répond pas aux enjeux de l’accueil des migrants et ne rendra pas plus simple le traitement de la situation de ces hommes, femmes, enfants déjà fragilisés dans leur vécu. Cette loi complexifie encore plus les démarches des travailleurs sans papiers. A ce sujet, le syndicat des travailleurs sans-papier de l’Isère organise pour ses 10 ans un repas, sur inscription, le dimanche 7 octobre à Pont-de- Claix.

En Grèce, le peuple souffre encore de 8 années de mise sous tutelle par la Troïka. Les conséquences sont catastrophiques. Baisse des salaires de 35%, services publics et biens communs bradés, santé démantelée, retraités spoliés de leurs revenus. En 10 ans, le PIB a baissé de près d’1/4, l’investissement s’est effondré (-60%), les jeunes et les populations les plus qualifiées se sont exilés. La Grèce n’est pas libérée de la tutelle financière puisqu’elle a jusqu’en 2022 obligation de dégager un excédent de budget de 3,5%, hors paiement des intérêts de la dette ! Eh oui ! Les requins capitalistes ne lâchent pas facilement leur proie ! Les conflits et les points chauds se multiplient semant misère, désolation et la mort. Au Yémen, les frappes de la coalition militaire dirigée par l’Arabie Saoudite ont encore tué femmes et enfants qui tentaient de fuir une zone de combat.

Quand ce n’est pas la guerre qui sème la désolation, ce sont les éléments qui se déchaînent, comme en Inde – qui a subi une mousson exceptionnelle, 420 morts et plus d’un million de personnes toujours hébergées dans des abris temporaires. L’actualité internationale est si tragique qu’il nous faut tout de même pointer les événements heureux qui nous confortent dans notre volonté de changer le monde et à oeuvrer pour la paix et la liberté :
- L’Ethiopie et l’Erythrée ont mis fin à vingt ans d’état de guerre.
- Les 5 pays riverains de la mer Caspienne ont signé un accord sur le statut de cet espace stratégique, mettant fin à un conflit de souveraineté vieux de 27 ans. Quel triste panorama de ce tour de mer, mes camarades. Ceci-dit, cela nous ramène à nos bergers, car cet été la loi contre les violences sexistes et sexuelles a été adoptée.

Mais faisant l’impasse sur les violences sexistes et sexuelles sur les lieux de travail, elle est une occasion ratée. On devra donc se satisfaire de l’allongement des délais de prescription pour les crimes sexuels commis sur des mineurs, qui passe de vingt à trente ans après la majorité de la victime.

Lorsque je faisais référence à cette poignée d’individus qui captent les richesses créées, il faut savoir que 2018 est un nouveau cru d’excellence des dividendes, avec une hausse de 7,7 %. 2017, étant déjà une année record. Au deuxième trimestre c’est plus de 13% de hausse à l’échelle internationale, avec 497 milliards de dollars. Ils devraient dépasser les 1000 milliards annuels, voire 1300 milliards selon certaines prévisions ! Plus 82% sur 9 ans !!!!!!

Mais nos capitalistes nationaux ne sont pas en reste. La France figure au top 3 du palmarès des taux de rentabilité du capital et verse plus de 10% du total mondial des dividendes. Dans l’Hexagone, l’augmentation atteint 23,6% ! C’est mieux que le livret d’épargne populaire ! Et que croyez-vous qu’elles prévoient, ces entreprises du CAC 40 ? Et bien des suppressions d’emplois !! Certaines profitant des facilités des ordonnances Macron. 15000 postes supprimés ou menacés chez 34 entreprises du CAC 40. Airbus, 470 postes ; Axa, 160 ; BNP Paribas, 5 000 ; Engie, 2 500 ; Michelin, 1 500 ; PSA, 2 200 ; Sanofi, 657 ; Schneider Electric, 150 ; Société générale, 2 135 ; Solvay, 160 ; Veolia, 572.

Et que croyez-vous que le gouvernement fait ? Il continue ! Il continue sa politique d’allègements fiscaux dont bénéficient ces mêmes groupes, CICE, CIR et multiples dispositifs en faveur de l’emploi peu qualifié. Alors que le niveau des investissements de ces mêmes groupes, moins de 12 milliards, est au plus bas niveau depuis 12 ans. Alors que la balance commerciale marque un déficit de 33,5 milliards d’€ au premier semestre 2018.

Du résultat de la désindustrialisation de notre pays, du bradage de ses fleurons, de nos savoir-faire, du manque d’investissements, du recul des financements pour la recherche, la France dépend de plus en plus de ses importations pour satisfaire la demande intérieure. Alors, oui nos campagnes contre le coût du capital, celle pour les 32h comme celle pour l’industrie et les services publics, ne sont pas à côté de la plaque. Elles répondent aux enjeux et aux besoins du monde du travail, pour une autre société. La première partie de l’été aura été marquée par la poursuite de la mobilisation cheminote et celles dans le secteur de l’Energie.

N’en déplaise au gouvernement et aux libéraux, le vote du pacte ferroviaire n’a pas fait taire les cheminots. Ils sont aussi mobilisés par le soutien aux cheminots victimes d’une direction revancharde qui tente de museler la contestation et l’expression des revendications en matraquant les militants syndicaux. Nous devons rester vigilants à ce que le soutien s’organise partout où il se doit pour gagner contre la répression et l’arbitraire patronal. Pour autant, #onlacherien, #onestlà, restent déterminés à lutter et à se mobiliser pour gagner le maintien de leur statut, l’unification de la SNCF, une CCN de haut niveau, le développement du service public ferroviaire et prévoient une grève nationale le 18 septembre, jour des prochaines négociations. La gronde des énergéticiens pour la défense du service public de l’électricité et du gaz reste vive. Les camarades ont conjointement travaillé avec les cheminots pour permettre les convergences et des actions communes en direction des usagers des services publics. Après l’occupation de nombreux sites cet été, les camarades continuent le travail de conviction auprès des agents pour gagner un véritable projet de société : le service public de l’énergie. Concernant les barrages hydroélectriques. Alors que l’Europe demande à la France de concéder une partie du parc hydroélectrique, sur 433 structures, 10 sont déjà dans le collimateur. Mais l’ex-ministre de l’Ecologie, comme cadeau d’adieu, avait transmis à l’Europe 150 autres sites dont les concessions arrivent à échéance en 2023. En plus des questions de sécurité et de sûreté d’ouvrage et de notre indépendance énergétique, se pose aussi la question des ressources et de la gestion de l’eau, puisque tous les barrages hydroélectriques y contribuent. L’eau est un bien public et répond à un besoin élémentaire, vital de tout citoyen. Cette ressource ne peut être soumise aux appétits des capitalistes.

Ces dossiers posent tous la question de la place et du rôle des services publics, leur gestion, leur appropriation par les usagers, les citoyens. C’est le droit aux déplacements, à la mobilité, à un aménagement équilibré du territoire, c’est la réponse aux besoins fondamentaux et aux besoins sociaux et de l’intérêt général. La question des services publics devient cruciale face aux prédateurs privés qui ne supportent plus que ces marchés leur échappent. Elle est aussi cruciale pour la démocratie. Il est urgent de changer de politique. Macron dès sa rentrée de vacances a été clair, il continue et veut même accélérer. Une multitude de projets et de dossiers sont sur la table. Pour autant, son dynamisme de jeune premier affiché ne convainc pas 66% des français qui se déclarent mécontents de sa politique, des projets en cours et de ceux annoncés. La Loi Pacte. Clone de la loi travail sur les entreprises, loin des 37 propositions de la Cgt « l’entreprise autrement ». Le manque de développement de nos entreprises ne provient pas de prétendues « rigidités » qui les empêcheraient d’être « agiles » ou «  disruptives » en novlangue libérale, mais bien d’une financiarisation de l’économie qui prive l’industrie des financements indispensables dans l’appareil productif : les services publics, la recherche, la formation, les qualifications, les salaires. Les PME restant sous la pression des donneurs d’ordre. Ce projet de loi contient des articles hétérogènes, mais ceux qui concernent l’évolution du capital d’ADP, Aéroport de Paris, de la Française des Jeux, d’Engie et de GRTgaz sont à noter. La loi va lever les contraintes légales obligeant l’état à détenir la majorité des parts à ADP, le tiers du capital ou des droits de vote d’Engie et la détention publique de la Française des Jeux. Avec le même objectif : trouver de l’argent pour faire de l’innovation. Disons-le, vendre « les bijoux de famille » ne constitue pas une politique ! Dans le même goût, la future réforme de la justice inquiète : La représentation par un avocat en matière sociale deviendrait obligatoire obligeant au recours pour contester des élections professionnelles, pour les contentieux en matière de Sécurité sociale devant les TASS, TCI en cas d’appel. S’ajoute le risque de disparition de dizaines de tribunaux d’instance, de juges, la remise en cause des jurés populaires et du principe de la souveraineté du peuple. Nous devrons également être attentifs au projet sur la formation professionnelle, que la CGT n’a pas signé, loi qui devrait être promulguée en septembre, avec un contenu libéral, modifié unilatéralement par le gouvernement. La Sécurité sociale. Macron entend enterrer définitivement ce conquis du programme de la Résistance. En votant en catimini, un amendement dans le projet de réforme des institutions, les députés LREM proposent de rajouter la notion de Protection Sociale au-dessus de celle de la Sécurité sociale. Et c’est là une chose grave ! La Sécu est une institution qui a pour fonction de garantir collectivement les individus contre les risques de l’existence. Supprimer le salaire socialisé, c’est mettre fin au financement de la Sécu par le revenu du travail en le transférant sur l’impôt. Le gouvernement organise de fait le démantèlement de l’ensemble du système. C’est l’objectif de cet amendement… Privatiser la Sécu : un panier de soins minimum pris en charge, le reste remboursé par les complémentaires ou les assurances privées, réduire davantage les prestations familiales, transformer notre régime de retraites par répartition en un régime par capitalisation, créer une agence unique qui regrouperait les URSAFF et la DGFIP pour transférer définitivement les fonds dédiés à la Sécu vers le budget de l’Etat. Pour faire accepter ce bouleversement social, le gouvernement joue sur la fibre individualiste et fait croire à d’hypothétiques gains salariaux au travers de la baisse des cotisations. Mais il casse aussi l’institution de l’intérieur en réduisant à néant les frais de fonctionnement dans les conventions d’objectifs et de gestion ne permettant plus d’assurer un service public de qualité. Les annonces d’Edouard Philippe dans le JDD par presse interposée, avant même la rencontre programmée avec organisations syndicales préfigure d’une véritable transformation sociale libérale et la destruction du modèle social français. Dégressivité des allocations chômage pour les cadres à partir de 6 mois d’indemnisation, baisse des contrats aidés, pérennisation du CICE en baisse de cotisations, nouveau cadeau de 21 milliards aux entreprises !!!, Suppression de postes de fonctionnaires principalement dans l’administration fiscale alors que chaque année 60 milliards d’euros échappent à l’Etat, gel des Allocations familiales et pensions de retraite, déjà amputées par la CSG, et désocialisation des heures supplémentaires. Alors quelles ripostes pour cette rentrée ? Il ne vous aura également pas échappé que suite à l’intersyndicale du 30 juillet, dont la CFDT, l’UNSA et la CFTC ont décliné l’invitation, les organisations syndicales FO, CGT, UNEF, UNL appellent à une journée de grèves et de manifestations interprofessionnelles le 9 octobre contre la politique du gouvernement. Cela n’empêche pas le gouvernement d’afficher un mépris de classe des plus ignobles face aux Français. Les Gaulois réfractaires au changement n’auront qu’à se satisfaire de la baisse des minima sociaux, des désindexations des pensions,… en attendant le ruissellement. Le nouveau patron des patrons Geoffroy Roux de Bézieux frappe sur les ondes. Pur produit de « la noblesse Française » – qui après un service militaire au sein des commandos de marine sévit chez L’Oréal, Phone House, Omea Telecom et PSA Peugeot Citroën, avant de créer en 2008, avec Pierre Kosciusko-Morizet, le fond d’investissement des entrepreneurs de l’internet ISAI, actionnaire de Blablacar. Ses engagements, dans l’association Croissance-Plus, lobby d’entrepreneurs sur l’éthique dans le monde de l’entreprise, puis membre de la commission pour la libération de la croissance française, dite Attali, président de l’Unedic, et accessoirement actionnaire du club de rugby du CSBJ. Le frère siamois de Gattaz-fils expliquait sur France Info que pour les négociations à venir sur la réforme de l’assurance chômage il souhaite tout remettre à plat. Au final, un minima chômage géré par l’Etat et une complémentaire privée comme pour les retraites. L’idée d’un éventuel bonus-malus sur les contrats courts, peut-être – ça c’est la carotte – mais négocié dans chaque convention collective. Rien sur le financement. Dans le même temps, CAP22 reste d’actualité avec son lot d’économies et de suppressions de postes dans la fonction publique. Je zappe sur les difficultés qui vont s’accélérer pour les retraité-es et jeunes étudiantes en cette rentrée. La rentrée sociale sera donc intense et toute la CGT va devoir prendre sa part. Il ne tient qu’à nous de briser nos chaînes et gagner une protection sociale du 21ème siècle pour tous. C’est pourquoi, dans la suite du 26 mai, nous travaillons à l’organisation d’un meeting unitaire le 16 octobre à Fontaine pour faire converger les résistances et gagner une protection sociale de haut niveau. Je fais une parenthèse pour vous rappeler que le 52ème congrès confédéral aura lieu à Dijon du 13 au 17 mai 2019. L’Isère dispose de 15 délégué-es actifs et de 2 délégués retraité-es. Les désignations des délégué-es étant à faire avant fin novembre et les candidatures pour la CEC et la CFC confédérale avant fin octobre, vous recevrez prochainement les documents pratiques pour préparer au mieux le congrès sachant que les documents d’orientation arriveront fin décembre. Concernant les élections à venir, dans le privé avec bon nombre de renouvellements d’instances devenues CSE et concernant 8,5 millions de salariés. Dans le public avec les élections du 6 décembre et concernant 5 millions d’agents. Je vous propose donc de faire de cette assemblée de rentrée le lancement d’une grande campagne électorale autour du tryptique : syndicalisation-lutte-élection. Du matériel est à disposition, notamment 4 nouvelles affiches, pour faire voter et se syndiquer. Des plans de travail des professions, des unions locales et de l’UD sont en cours de préparation pour impliquer TOUTE LA CGT dans la bataille. Des initiatives auxquelles tous les militants sont invités à prêter main forte, sont programmées dans le cadre de campagnes de renforcement et de contact :
- En direction des salariées des EHPAD
- En direction des travailleurs-étudiants
- En direction des coursiers à vélo Le suivi et le relais des informations délivrées par l’ud, les ul et les professions sont primordiaux en cette période. Oui il va falloir intensifier notre travail pour mettre la riposte au niveau des enjeux. Cela passe par plus de syndiqués, plus de syndicats, plus de luttes et plus de salariés en lutte, et plus de voix CGT, pour non seulement garantir le maintien de notre représentativité en tant que 1ere organisation syndicale, mais aussi pour l’envoi d’un signal fort au patronat. Il nous faut reprendre l’organisation de notre outil syndical pour impliquer TOUS nos syndiqués dans cette bataille, sans quoi nous ne pourrons gagner. J’ai conscience que cela va nous demander du temps et un travail considérable, mais j’ai également confiance dans notre CGT pour relever ces défis car ensemble nous sommes forts. Il nous reste 1 mois pour préparer le 9 octobre et réussir les initiatives que nous nous sommes fixées, je vous invite donc à partager vos propositions pour mener à bien la riposte. Vive la CGT !

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